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L'histoire de la Grande Saline de Salins-les-Bains, bien plus qu'un musée du sel

Vue aérienne de la Grande Saline de Salins-les-Bains

1 200 ANS D’HISTOIRE

Au cœur du Jura, la Grande Saline de Salins-les-Bains est un fleuron du patrimoine franc-comtois. Fondée il y a 1200 ans, elle représente un modèle industriel par son évolution technologique et son extraordinaire longévité, en tant que l’une des plus anciennes usines de France. Son modèle économique démontre une gestion rigoureuse des ressources depuis sa genèse. Socialement innovante dès le XVe siècle, elle offrait une protection aux ouvriers inégalée nationalement.

Photo d'une roue à la Grande Saline de Salins-les-Bains
Photo d'une roue à la Grande Saline de Salins-les-Bains

La descente dans les puits dévoile une galerie voûtée du XIIe siècle s’étendant sur 165 mètres. Les pierres ancestrales, gardiennes depuis huit siècles, conservent et protègent le charme de l’ingéniosité technique vieille de 200 ans. Une roue à augets du XVIIIe siècle, toujours en fonctionnement, actionnée par la Furieuse, anime silencieusement un balancier de 32 mètres et une pompe, puisant l’eau salée à XX mètres de profondeur.

Des archives d’une très grande richesse permettent de mieux comprendre la vie des hommes et des femmes de la Grande Saline.

Visite guidée à la Grande Saline de Salins-les-Bains

Un trésor à protéger

Le sel produit à la Grande Saline est appelé sel « ignigène » (du latin ignis, le feu). Il est obtenu par évaporation artificielle de l’eau salée que l’on chauffe (bois ou charbon), contrairement aux marais salants où le sel cristallise naturellement sous l’action du soleil et du vent.

Irremplaçable et indispensable pour conserver les aliments au Moyen-Âge, le sel est appelé « or blanc ». Sa production est source de richesse pour les souverains et une question de survie pour les populations. Au XVIIe siècle, la Grande Saline produit 14 000 tonnes de sel par an, générant la moitié des revenus de la région et alimente la Bourgogne, la Franche-Comté et la Suisse. Capitale économique la Franche-Comté au XVIIe siècle, Salins se dote d’un système défensif pour protéger ses richesses des convoitises. La Grande Saline elle-même se fortifie et se distingue par son fonctionnement autarcique en opposition aux autres sites industriels de la région : elle devient une véritable forteresse.

Main avec du sel

La fin de l’exploitation

À la fin du XIXe siècle, la Grande Saline décline face aux pressions économiques dues à la fin du monopole d’État sur le sel, à la hausse du prix du combustible et à la baisse du prix du sel. La création du premier établissement thermal en 1854 maintient une activité saisonnière. Contractuellement liée à la saline en 1860, cette dernière fournie les eaux mères concentrées en sels minéraux pour les traitements thermaux. Confrontée à la concurrence des marais salants, la Grande Saline ferme ses portes en 1962, pour les rouvrir en 1966 : la ville de Salins-les-Bains la rachète, transformant le site en un lieu patrimonial et touristique.

Visité guidée de la Grande Saline de Salins-les-Bains

Mémoire ouvrière et identitaire

La Grande Saline ayant fermé ses portes en 1962, un grand nombre de documents et de témoignages nous sont parvenus. Ses archives d’une très grande richesse remontant au Moyen-Age font l’objet d’études des chercheurs de la région. Plus d’une centaine d’heures d’enregistrement des derniers ouvriers (réalisées par les Musées des Techniques et des Cultures Comtoises) d’une extraordinaire préciosité ont été collectées : elles nous aident à mieux comprendre les conditions de travail extrêmes des ouvriers et nous permettent de continuer à faire vivre la saline à travers ceux qui ont écrit son histoire. Un film, projeté dans le bâtiment d’évaporation, compile une partie de ces témoignages et les rares images d’archives existantes des salines franc-comtoises en activité.